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Le concept de « tiers-lieux » fut développé par le sociologue américain Ray Oldenburg, professeur de sociologie urbaine à l’université de Pensacola en Floride, dans le livre The Great Good Place publié en 1989.

 

Celui-ci formule alors l’hypothèse d’un développement croissant à venir d’espaces ouverts et hybrides, situés entre le domicile et le travail, et favorisant la rencontre entre des acteur.trice.s hétérogènes et des ressources multiples. On distingue dans son travail plusieurs types de tiers-lieux, parmi lesquels le tiers-lieu d’innovation ou encore le tiers-lieu social. Pour lui, ces espaces apparaissent en raison d’un besoin social fort dû à un processus de désocialisation. L’approche de Ray Oldenburg s’apparente à la démarche de l’école de Chicago, courant sociologique appréhendant la ville comme un laboratoire social et explorant les rapports entre les phénomènes sociaux et les agencements de l’espace.

 

Sa définition du tiers-lieu est simple et ouverte, elle englobe tout espace de socialisation, autre que la maison ou le travail, fréquenté quotidiennement par ses usager.ère.s. En étudiant l’Amérique et son urbanisation durant les années 1950, Oldenburg s’est en effet rendu compte que les lotissements périurbains favorisent la routine au détriment des espaces de socialisation. Les nouvelles configurations urbaines, apparues à l'issue de la Seconde Guerre Mondiale, ont donc fait imploser les anciens rituels sociaux qui pouvaient prendre place dans les Églises, marchés ou commerces de proximité, en créant une individualisation du mode de vie et donc un étiolement du lien social.

 

 Selon sa définition, le premier lieu correspond à la maison, le second au travail, et le troisième au tiers-lieu, qui équivaut alors à un espace pour se retrouver ou échanger indépendamment des deux premiers. Le tiers-lieu doit donc se comprendre comme un volet complémentaire destiné à la vie sociale d’une communauté qui peut s’y rencontrer, s’y réunir et échanger de façon informelle. Pour Oldenburg, les tiers-lieux ont entamé leur phase de déclin depuis l’arrivée des streetcar suburbs, où les rites de sociabilité ont pu disparaître suite à l’éloignement progressif de la ville en raison de son agrandissement et de l’usage de l’automobile

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