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LES TIERS-LIEUX CULTURELS

1 - Définition des Tiers-lieux culturels
 

“Le tiers-lieu porte, dans son code génétique, ces ambivalences : issu de la contre-culture, il recouvre également certains traits caractéristiques des modèles de prédilection de la société créative. À l’épreuve du Nouvel esprit du capitalisme ou d’un système hégémonique qui moule, digère et intègre la critique à son fonctionnement, le tiers-lieu n’est plus un processus social mais devient stratégie”.

 

« Sommes-nous prêts nous-même en tant qu’usagers à accepter qu’un jour, des bibliothèques, des musées, des scènes nationales ne soient plus des lieux dédiés mais des lieux hybrides […] ? ».

 

Les Tiers-Lieux culturels sont consacrés aux loisirs et à la culture, en associant des espaces de pratique artistiques (scènes, espaces d’expositions...) à des espaces de vie quotidienne (bar, restaurant, boutiques…).

 

 

2 - Les caractéristiques des Tiers-lieux culturels, autant de différences avec les lieux culturels traditionnels

 

Les missions des lieux culturels traditionnels et des Tiers-lieux culturels semblent identiques : promouvoir la création et l’accès aux arts pour tous dans des lieux aux programmations diversifiées. De plus, comme les lieux institutionnels, de nombreux troisièmes lieux sont soutenus par les pouvoirs publics grâce à des subventions (publiques). Cependant, les missions sociales et culturelles se conjuguent étroitement au sein des tiers-lieux culturels.

 

Les Tiers-lieux s’inscrivent au sein d’une économie sociale et solidaire dont ils sont les défenseurs et utilisent des ressources provenant de ce modèle : financements participatifs, mécénats, ou partenariats avec des structure sociales et solidaires, et ils correspondent donc à des modèles pionniers du développement de l’entrepreneuriat culturel. Ces espaces ne disposent donc pas d’un modèle économique unique mais d’un ensemble de ressources financières. En leur sein, les lieux de représentations sont flexibles et adaptés à toutes les pratiques artistiques (grande halle du 104 à Paris). Ces lieux sont en constante ouverture en proposant des animations aux thèmes variés. Les activités culturelles y sont diversifiées contrairement aux lieux culturels traditionnels et on y distingue une pluridisciplinarité des propositions artistiques. Cela permet un échange entre les pratiques. Les publics peuvent se rendre dans un même lieu pour voir une exposition, assister à un concert ou à une représentation théâtrale. Ceci correspond à la plus grande et la principale nouveauté proposée par les Tiers-lieux culturels. Toutes les formes d’arts y sont représentées avec un élargissement des possibilités de résidence : artistes de cirque, troupes d’arts de la rue, etc., qui peuvent être rarement accueillis par les pôles culturels traditionnels.

 

Les lieux apparaissent ainsi comme plus accessibles pour les publics et demeurent donc plus attractifs car plus vivants et accueillants. Les Tiers-lieux culturels partagent une dimension de divertissement, ce sont des lieux où le public peut venir entre amis ou en famille afin d’y passer une partie de la journée en participant aux animations du jour : expositions, spectacles ou cours de yoga, marché bio, etc. Ils intègrent fréquemment des préoccupations environnementales et des modes de vie durables, en raison d’une mise en avant des producteurs ou artisans locaux et des ateliers de sensibilisation comme c’est le cas au Darwin Écosystème à Bordeaux. Promouvoir une plus large ouverture artistique et sociale entraîne une extrême diversification des activités proposées, ces lieux apparaissent donc auprès des publics comme des modèles moins institutionnalisés et figés que les lieux culturels traditionnels. Les Tiers-lieux correspondent à des « adaptocraties » (Benjamin Chow-Petit), lieux de culture polymorphes fondés sur les besoins des usagers.

 

 

Caractéristiques des Tiers-lieux culturels :

 

  • Un ancrage physique fort.

  • Des espaces à usages multiples dans les structures.

  • Une vocation sociale affirmée, grâce à une amplitude horaire large et des services diversifiés. Ils attirent beaucoup d’usagers et s’affirment donc comme des lieux de vie avant tout.

  • Une nouvelle approche culturelle, en rupture avec une vision élitiste de la culture, ils ne témoignent pas par leur programmation d’une hiérarchisation des formes de culture marquée et ne reflètent donc pas de couples antinomiques : élites/masses, culture cultivée/culture populaire, légitime/non légitime. Il y est mis en avant une diversité des supports culturels et un voisinage des contenus.

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