Etude & tiers-lieux
A L'OMBRE DU VENT
Niort
A L*OMBRE DU VENT
La Deux-Sévrienne Célia Prot y croit mordicus, portée par l’étude de marché qu’elle a faite et qui tenterait à prouver qu’il y a la place à Niort pour cette nouvelle offre : avec ses deux associées, Margot Castaño Fuentes et Charlotte Rousseau, elle va ouvrir en septembre un café-librairie, au 28, rue Saint-Jean, dans le local où se trouvait la boutique Petit ça. L’enseigne, d’un genre nouveau ici, s’appellera L’ombre du vent, en référence à l’un des romans de Carlos Ruiz Zafõn.
“ J’ai arpenté la France pour voir comment vivait le concept ”A 30 ans, Célia Prot, originaire de Mazières-en-Gâtine, ne se lance pas dans l’inconnu, loin s’en faut. L’ancienne khâgneuse du lycée Camille-Guérin de Poitiers a ce projet dans la tête depuis belle lurette. Une envie telle qu’elle a même lâché son métier de journaliste pour se donner les meilleures chances – et le temps ! – de la concrétiser.
« J’ai arpenté la France pour voir comment vivait ce concept, notamment en Bretagne, qui est un véritable vivier en terme de café-librairie. A Tréguier (1) par exemple, une libraire a lancé son projet. Au départ, elle était seule et aujourd’hui, ils sont quatre. C’est la preuve que le modèle économique existe. » Elle est même allée jusqu’en Espagne pour le vérifier, où elle a travaillé deux mois dans un café-librairie à Séville.
Et pour donner encore plus de sens à ses propos, Célia a des arguments qui pèsent : dans une ville comme Bergerac (Dordogne), « il y a la Fnac et un Espace culturel, mais ça n’empêche pas la présence de trois librairies indépendantes ». Idem à Pau (Pyrénées-Atlantiques) « où Cultura, la Fnac, un Espace culturel cohabitent avec quatre librairies ! ». Quant aux Deux-Sèvres, « c’est un département encore peu pourvu en librairies alors qu’il y a des lecteurs ! ». Et pour ceux d’entre eux qui aiment le concept de café-librairie, il leur faut aujourd’hui courir jusqu’à Poitiers (Vienne) ou Bordeaux (Gironde). Courant septembre, ils n’auront plus qu’à se rendre dans le centre-ville, rue Saint-Jean.
Commentaires
Concernant l’appellation de Tiers-Lieu Culturel, elle nous explique : “Je me suis posée la question [d’être un Tiers-Lieu culturel] parce que les gens me l’ont un peu renvoyé comme ça. Après, étant seule… ça le deviendra peut-être plus si après ce que j’ai envie d’en faire, en l’ouvrant aux associations, en faisant des temps d’ateliers, en proposant des partenariats extérieurs, des permanences de d’autres associations, la mise à disposition de locaux. Moi je suis en contact avec le fab lab de Niort, donc pourquoi pas aussi des démonstrations peut-être plus technologiques en lien avec le livre. Pourquoi pas un jour, peut-être que le fablab soit là pour fabriquer des serre-livres, des choses comme ça. Ouais, pour l’instant non, je suis une librairie-café, hybride si on veut mais j’irais pas dire un Tiers-Lieu, je ne crois pas”.