top of page

Etude & tiers-lieux

CONCLUSION

Un tiers-lieu culturel est à la fois un service, un outil, et un processus de création artistique. Il s’adapte systématiquement à des individus, des groupes d’individus ou des communautés, ainsi qu’à des structures.

 

Dans sa thèse de sociologie consacrée au sujet, Antoine Burret propose une étude des usages, réflexions et pratiques que le tiers-Lieu engage. Il le qualifie comme « une configuration sociale où la rencontre entre des entités individuées engage intentionnellement à la conception de représentations communes ». Au regard de cette définition, de très nombreux projets peuvent ainsi être nommés tiers-lieux même si celles et ceux qui portent le projet ne se pensent pas comme un tiers-lieu. Qu’il soit culturel ou non, il pourra tout aussi bien être pérenne qu’éphémère.

 

Aujourd’hui, les bibliothèques créent de la mixité sociale et des opportunités de rencontres alors que de nombreux marchés ou lieux de culte, en raison de la baisse de leur fréquentation, perdent peu à peu ce rôle qui leur était réservé. Le troisième-lieu dispose de qualités essentielles : c’est un endroit neutre, accessible à tous et toutes, qui favorise les échanges et qui essaye de supprimer les clivages sociaux. Il est aussi souvent défini par ses détracteur.trice.s comme un concept à la mode.

 

Les tiers-lieux sont parfois accusés d’assumer trop de missions à la fois, et ce, au détriment de la qualité des propositions qui sont faites. Ils sont accusés d’encourager la venue d’une « classe créative » qui va provoquer un phénomène de gentrification d’un quartier et ainsi de laisser de côté les autres publics.

 

Cependant, si ces lieux existent et connaissent un tel succès, c’est qu’ils répondent à une demande bien présente. Le public porte ces lieux, s’en empare, les fait vivre. La force de ces structures réside dans leur capacité à créer une proximité avec les individus. Les tiers-lieux semblent en pleine expansion ; on en dénombre près de 1 500 en France dans les territoires urbains et ruraux, outre-mer compris. Lorsque Patrick-Levy Waitz, président de la fondation Travailler Autrement, a remis le rapport « Faire ensemble pour mieux vivre ensemble », Julien Denormandie, Ministre chargé de la Ville et du Logement, a annoncé un programme national de développement des tiers-lieux.

Ce programme, budgété à cent dix millions d’euros sur trois ans, doit permettre la création d’au-moins trois cents Fabriques des Territoires. En 2012, 2014 et 2015 déjà, la région Nouvelle-Aquitaine a lancé des Appels à Manifestation d’Intérêt, afin de soutenir la création d’espaces partagés et collaboratifs.

 

Malgré tout, cette dynamique reste fragile, notamment en raison de la légifération autour des tiers-lieux qui demeure instable. Les tiers-lieux demeurent inégalement répartis sur le territoire, et le rapport de Patrick-Levy Waitz souligne qu’environ un tiers des zones d’emplois ne disposent pas de tiers-lieux à l’heure actuelle. En prenant en compte tous ces éléments, nous pouvons donc dire que le tiers-lieu n’est pas seulement un effet de mode car il répond à un besoin social fort exprimé par la population. Les citoyen.ne.s ont besoin de lieux de socialisation avant tout, d’espaces ouverts, libres et hybrides situés entre la maison et le travail.

© 2023 par Zoé Roux. Créé avec Wix.com

bottom of page